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« Je veux porter un autre projet pour la France »



Discours de Valérie Pécresse lors de ces voeux aux adhérents de Libres !

Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Mesdames et Messieurs les élus,

Chère Florence Portelli, et tous les référents territoriaux de Libres !

Cher Patrick Stéfanini, Cher Maël de Calan qui est avec nous par la pensée depuis la Côte d’Ivoire, et tous les représentants des groupes de travail

Chers membres de l’équipe dirigeante de Libres !

Mesdames et Messieurs,

Chers amis,

Merci chère Florence de nous accueillir ici, chez toi, à quelques mètres du Panthéon. A quelques mètres d’un lieu chargé des plus belles pages de notre Histoire, à l’ombre de nos Grands Hommes, mais aussi de la chercheuse Marie Curie, des résistantes Geneviève Anthonioz-de Gaulle et Germaine Tillion, et bien sûr de la femme politique la plus marquante du siècle passé, Simone Veil. Autant de femmes, autant de modèles, qui rappellent que le mot Grandeur est féminin !

Je suis heureuse de vous voir si nombreux rassemblés, venus de toute la France métropolitaine et d’outremer. Vous avez parcouru parfois un long chemin pour venir. Mais si vous êtes là si nombreux ce soir, c’est que vous sentez que la situation est grave, que la République est menacée dans ses fondements même, que le moment est – n’ayons pas peur des mots – historique. Vous avez raison.

Car oui la France est au bord de la déchirure.

Oui la République est menacée dans ses fondements mêmes.

La France est au bord de la déchirure quand tant de Français crient leur inquiétude des fins de mois difficiles, leur peur du déclassement, leur colère face aux injustices. Quand tant de Français nous disent ne pas pouvoir vivre dignement de leur salaire ni de leur retraite. Quand l’avenir de la France dans la mondialisation semble si incertain.

La République est menacée dans ses fondements même : quand le ras-le-bol fiscal se mue en révolte, quand les manifestations se transforment en émeutes urbaines, quand les campagnes divorcent des villes, quand les générations s’opposent, quand la Nation se fissure.

Car ce sont bien les trois piliers de la République qui sont ébranlés.

Le premier pilier c’est le consentement à l’impôt. Accepter de payer une partie de son revenu pour la solidarité nationale, c’est un acte fondateur de notre pacte social. Mais dans une France devenue en 2018 la championne du monde de la pression fiscale, rien ne va plus. N’oublions pas que le mouvement des « gilets jaunes » a commencé par une ultime exaspération fiscale, après la CSG des retraités, les taxes diverses, c’est la fiscalité de l’essence, maquillée pour les besoins d’un Etat impécunieux en pseudo « taxe écologique », qui a mis le feu aux poudres !

Dans cette situation, la réponse ne peut pas être, ne doit pas être de nouvelles hausses d’impôt ! Ce serait ubuesque…Et soyons clairs, supprimer des « niches fiscales » c’est encore augmenter l’impôt sur le revenu ! Tout au contraire, il faut engager enfin le « dégonflement fiscal » de la France. J’y reviendrai.

Le deuxième pilier de la République, c’est l’autorité de la loi. Quand la loi est perçue comme injuste, quand elle perd sa légitimité aux yeux du peuple…alors tout est permis. Nous nous sommes petit à petit habitués à l’inacceptable : que les professionnels de la « désobéissance civile», à l’extrême gauche ou dans l’écologie radicale, trouvent mille prétextes pour enfreindre la loi et bloquer tous les projets, en diffusant les « ZAD » sur le territoire, et pas seulement à Notre Dame des Landes ! Nous nous sommes habitués à l’impuissance de l’Etat à résorber les zones de non-droit, où la loi des communautés, des bandes, est désormais plus puissante que celle de la République. Mais la situation devient critique quand des gilets jaunes, au lieu de manifester pacifiquement s’en prennent avec une violence inédite aux forces de l’ordre, quand des lycéens, sans aucun mot d’ordre politique, tentent d’enflammer – au sens propre – des dizaines de lycées, quand les classes moyennes et des collectivités publiques se joignent au mouvement. Alors oui, la République vacille. Et je ne m’y résouds pas.

D’autant que son troisième pilier, la cohésion nationale est lui aussi abîmé. Abîmé par une politique qui oppose les Français les uns aux autres. « La France de la clope et du diesel, ce n’est pas la France que nous voulons » lance Benjamin Griveaux. Les « mâles blancs » n’ont pas à s’occuper des banlieues, ajoute Emmanuel Macron. Et Jean-Luc Mélenchon de proposer un impôt à 90% pour les riches…Où va la France, si chacun de ses enfants n’est pas respecté pour ce qu’il est ? Si la réussite y est jalousée ? Si les élus du peuple y sont délégitimés ? Une Nation, c’est un territoire, un peuple et une volonté de vivre ensemble…que reste-t-il aujourd’hui de notre unité nationale ?

Face à cette situation, il est urgent de dénoncer les sirènes de tous les pompiers pyromanes : Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, et les autres.

Il est temps de dénoncer tous ceux qui ont été complaisants avec la violence, ne condamnant pas les agressions sauvages envers nos forces de l’ordre, les passant sous silence, justifiant l’injustifiable. On attend encore la condamnation par Mme Le Pen du passage à tabac du gendarme mobile de la passerelle Senghor… L’ordre ou le désordre, la loi ou les émeutiers. Avoir le sens de l’Etat, c’était choisir, choisir sans tergiverser. Disons-le haut et clair : ils ont fait le mauvais choix… parce qu’ils n’ont pas le sens de l’Etat !

Il est temps de dire que les extrêmes, de droite comme de gauche, ont uni leurs forces pour faire dégénérer la situation. Les forces de l’ordre peuvent en témoigner.

Il est temps de dénoncer aussi la démagogie de leurs propositions économiques et sociales, et finalement leur hypocrisie. Je ne donnerai qu’un seul exemple, mais il est tellement parlant : comment peuvent-ils dire qu’ils soutiennent les gilets jaunes, exaspérés par le poids des impôts, et défendre la retraite à 60 ans, qui se traduirait par 20 milliards d’impôts en plus sur les actifs, ou par une baisse dramatique des retraites !

Mélenchon, Le Pen, Dupont-Aignan : le même visage d’une France en faillite, d’institutions Républicaines déstabilisées, d’une loi commune bafouée, de Français dressés les uns contre les autres dans la rancœur et le ressentiment. Avec la certitude au bout, du déclin inéluctable d’une France minée et affaiblie.

Mais face à la situation que connaît le pays, il est aussi urgent de dénoncer l’impasse dans laquelle nous entraînent l’indécision, l’aveuglement et l’arrogance technocratique d’Emmanuel Macron et de son Gouvernement.

Un gouvernement qui n’a pas le courage de réformer en profondeur le pays, en supprimant les gaspillages, le mille-feuille administratif et les doublons… pour redonner aux Français du pouvoir d’achat, du pouvoir de vivre.

Un gouvernement qui n’a pas la lucidité de mener une politique de sanction efficace, pour faire respecter partout et par tous les lois de la République. Où la majorité se déchire sur la loi anti-casseurs, malgré douze samedis de violences et de pillages. Où les parlementaires imposent des tarifs réduits dans les transports pour les clandestins, instaurant une véritable prime à l’immigration illégale. Où la loi sur la politique pénale maintient une garantie d’impunité pour les délinquants condamnés jusqu’à six mois ferme. Où rien n’est fait pour désaturer nos prisons devenues des écoles du crime et de la radicalisation islamiste.

Un gouvernement qui n’a pas l’humanité de recoudre les fractures de la société française pour offrir le même service public, les mêmes chances de réussite à chacun. Aux habitants des territoires ruraux comme à ceux des Métropoles. Aux habitants des quartiers populaires comme à ceux des centre-villes.

Un gouvernement qui toise de sa supériorité les élus et les corps intermédiaires au lieu de se nourrir de leur vécu, qui les qualifie de conservateurs au lieu de s’appuyer sur leurs résultats. Un gouvernement qui prône une République exemplaire mais dont la pratique du pouvoir n’a rien à envier aux pires usages de l’Ancien monde, qu’il prétendait remplacer.

Un gouvernement déconnecté. Un gouvernement du temps perdu. Et ce n’est pas avec trois mois de débat national, en forme de campagne électorale en direct sur toutes les chaines d’info, qu’on remettra les pendules à l’heure. Ce n’est pas un référendum institutionnel qui suffira pour lui redonner sa légitimité. Et je le dis solennellement au Président de la République : Prenons garde qu’un tel référendum ne vienne affaiblir encore nos institutions, qui sont aujourd’hui le seul rempart qui demeure, dans une République menacée.

André Malraux dénoncerait sans doute Emmanuel Macron et son gouvernement comme des « administrateurs de l'illusion », et leur intimerait d’« assumer la France» pour empêcher, je cite, que « les évènements ne prennent la forme du destin. »

Alors que faire ? Nous ne pouvons pas laisser notre destin s’écrire sans nous. Oui, nous devons assumer la France. Ne pas rester les bras croisés. Nous relever les manches.

J’ai la conviction que jamais la France n’a eu autant besoin des solutions de la droite, une droite forte et sociale : plus d’autorité, plus de responsabilité et de bonne gestion de l’argent public, plus d’humanité, plus de solidarités familiales, plus d’amour de la Nation, plus d’engagement dans la construction européenne.

J’ai la conviction que nos valeurs sont plus vivantes et nécessaires que jamais et qu’elles répondent à l’urgence du pays.

Alors, ensemble, nous devons être prêts. Prêts à incarner une alternance pour la France. Prêts à rassembler, les conservateurs et les progressistes, les villes et les campagnes, les générations. Prêts à proposer un programme courageux, crédible et cohérent. Prêts à le porter dans tous les territoires.

Je veux porter un autre projet pour la France.

Je veux porter d’abord un autre programme économique et fiscal, dessinant un chemin résolu de baisse des impôts.

La baisse des impôts sur le travail avant tout. Pour cela nous partirons de la feuille de paye de chaque Français et nous proposerons de nouvelles baisses de charges – salariales et patronales – selon le principe « réforme contre pouvoir d’achat ». Cela fait des décennies qu’au fil des meetings et des débats, nous avons fait le diagnostic que le poids de notre protection sociale ne peut continuer à tant peser sur l’emploi.

Nous avons laissé se désindustrialiser la France faute de compétitivité de nos usines. Nous avons ancré le chômage de longue durée dans les familles, contribuant à la désertification de pans entiers de notre territoire et à la ghettoisation de certains de nos quartiers. Nous savons aujourd’hui à quel point l’utopie dangereuse d’une France sans usines a eu des effets dévastateurs sur la société française. Nous avons fait le choix du chômage de masse, et maintenant, étape ultime d’un Etat obèse, nous faisons le choix de l’appauvrissement de nos travailleurs…Que nous faut-il de plus pour réagir ?

J’avais prédit il y a quelques mois une rébellion du pouvoir d’achat. Le gouvernement a réagi à la crise avec des rustines : la revalorisation d’une prime…donnée par l’Etat…une supplique aux entreprises pour qu’elles versent une prime de Noël…Mais ces béquilles aideront-elles durablement la France à marcher ? Et à faire la course en tête dans la compétition mondiale ?

Pour renouer durablement avec la création d’emplois, pour produire à nouveau en France, pour embaucher en France, nous devons à la fois réduire les dépenses inutiles, mais aussi mettre en place une fiscalité plus dissuasive sur les produits importés. Baisse des charges salariales et patronales, hausse de la TVA sur les biens d’équipement majoritairement importés, ce sont les solutions que les pays d’Europe du Nord ont mises en place avec succès. A l’heure où le Brexit entraîne de nombreux établissements financiers, mais aussi de nombreux laboratoires de recherche, et de sites de production à se relocaliser dans l’Union Européenne, allons nous laisser passer notre chance ? Qu’attendons nous ?

Mais pour augmenter le « reste à vivre » des Français chaque mois, après paiement à la source de tous leurs impôts, il faut engager aussi un mouvement radical d’économies et de réformes.

Aujourd’hui, le constat est sévère. Nous dépensons mal ! Comment expliquer sinon la colère des Français qui nous reprochent en vrac les défaillances de nos services publics, l’insuffisance de nos transports, la désertification médicale, les inégalités scolaires…

Nous avons réussi un triste exploit : celui d’avoir trop de dépenses et pas assez de services publics !

Il est urgent de réduire enfin les gaspillages. Arrêter de faire deux fois la même chose. Fermer les agences inutiles. Cesser les financements croisés qui mobilisent parfois trois ou quatre administrations différentes. Mettre des contrats de performances pour s’assurer de l’efficacité des services rendus. Remettre en cause les habitudes et les rentes de situation, ouvrir à la concurrence et faire mieux moins cher, notamment grâce au numérique. Supprimer des normes coûteuses et qui n’apportent aucun bien-être supplémentaire à quiconque… C’est possible. Je l’ai fait dans ma région. Et ça marche.

S’agissant des services publics, je défends un principe clair : à chaque niveau de collectivité, une compétence et un impôt. Il est urgent de responsabiliser chaque décideur public sur l’usage qu’il fait de l’argent du contribuable, au lieu de diluer celle-ci dans une irresponsabilité généralisée : c’est pas moi, c’est lui ! Les Français ne s’y retrouvent plus et pensent comme Clémenceau que notre pays ne sait que « semer les fonctionnaires et récolter les impôts ».

Il est temps de dire la vérité aux Français : que, dans une France où nous aurons la chance de vivre beaucoup plus longtemps que nos aînés, pour préserver nos retraites et nous prémunir contre le risque de la dépendance, il faudra aussi travailler plus longtemps, tout en prenant en compte la pénibilité des différents métiers.

Il est temps de dire que si nous mettons en place un système de retour à l’emploi plus incitatif, avec des indemnités chômage variables selon le nombre d’années de cotisations, alors nous pourrons aussi redonner chaque mois du pouvoir d’achat à ceux qui travaillent, et aux employeurs la possibilité d’embaucher plus…

Il est temps de conditionner vraiment l’octroi des avantages sociaux à un séjour régulier dans notre pays et à une durée minimale de cotisation, pour éviter de nourrir le sentiment d’injustice et la xénophobie. La lutte contre toutes les fraudes est une priorité Républicaine.

Le chemin des baisses d’impôts pour tous est un chemin semé d’embûches. Mais aujourd’hui nous sommes au pied du mur. La crise des gilets jaunes est d’abord nourrie par la détresse économique des Français. Ne pas l’entendre une fois de plus serait une erreur fatale pour les partis de gouvernement.

Je veux porter ensuite un projet de rétablissement de l’autorité de la loi et des valeurs de la République.

Les émeutiers, les casseurs, les pilleurs nous ont ces dernières semaines tristement rappelé que dans la République, aucune cause si défendable soit elle ne peut justifier la violence. Mais, alors que 10 000 peines ne sont pas exécutées chaque année, alors qu’un sentiment d’impunité croissant encourage des délinquants, des bandes, toujours plus jeunes , à multiplier, sur le terrain ou sur les réseaux sociaux, les agressions et les trafics, alors que le professeur, le policier, le pompier voire le médecin sont pris pour cible, je le dis tout net : la France a besoin d’un sursaut d’autorité. Et aussi nettement encore je l’affirme : il n’y aura pas de politique de sécurité sans sanction efficace. Notre politique de sécurité est boiteuse, bancale, elle ne repose que sur un pied, celui de nos forces de l’ordre. Et celles-ci sont épuisées. Epuisées de voir les délinquants incarcérés libérés plus vite que ne prend le temps de rédiger leur procédure…Et voilà maintenant que l’on parle de les priver de leurs armes de défense…

C’est pour cela que nous proposons toute une série de mesures chocs : abaisser la majorité pénale à 16 ans, aggraver les peines lorsque les délits sont commis dans les quartiers les plus criminogènes. On me dit : vous voulez stigmatiser les quartiers populaires ! Bien au contraire, je veux protéger leurs habitants ! et j’ajoute qu’une telle mesure s’appliquerait aussi à des lieux systématiquement pris pour cible par les pilleurs et les harceleurs, comme les Champs-Elysées…

Mettre hors d’état de nuire les multirécidivistes de la violence et des trafics est une urgence. Construire de nouvelles prisons est une urgence. Différencier le traitement des criminels selon la dangerosité de leur crime est une urgence. Sortir les mineurs des prisons pour adultes afin d’éviter qu’ils n’y soient recrutés par le grand banditisme, et travailler sérieusement à leur réinsertion, est aussi une urgence. A l’heure où le gouvernement s’apprête à rapatrier sur notre sol des centaines de djihadistes, que nous devrions, comme les Britanniques, avoir le courage de déchoir de la nationalité française pour avoir porté les armes contre leur pays, créer des prisons de haute sécurité, est une urgence.

Tant d’urgences, et si peu d’actions. Il est temps de changer la donne.

Mais nous voulons aussi que la loi de la République s’impose à tous les Français, où qu’ils habitent et quelle que soit leur origine. La loi du quartier, la loi religieuse, la tradition du pays d’origine, ne peuvent pas avoir plus de valeur que notre loi commune, ciment de notre Nation et de notre République laïque. Alors, pour lutter contre les communautarismes, contre tous les fondamentalismes, contre l’Islam radical et l’islam politique, nous devons réaffirmer, dans tous nos règlements un principe simple : la loi avant tout, la loi au-dessus de la foi.

Enfin, le sursaut d’autorité que j’appelle de mes vœux doit se traduire dans nos politiques migratoires. Si c’est l’honneur de la France d’accueillir depuis des siècles sur son sol les persécutés, notre droit d’asile ne doit pas être dévoyé de son objet. Et nous avons le droit de dire stop à un flux migratoire que nous ne savons ni accueillir, ni loger, ni intégrer. Oui nous pouvons instaurer des quotas de migrants, mieux protéger nos frontières, et organiser le retour des immigrés en situation irrégulière.

Mais encore faut-il s’en donner les moyens. Et c’est pourquoi je pense que l’on ne peut plus aujourd’hui se dire authentiquement patriote, sans être sincèrement européen.

Qui pense que nous pourrons efficacement protéger nos frontières sans l’Europe ?

Qui pense que nous pouvons gagner la guerre économique que nous livrent les Etats-Unis, la Chine ou la Russie, sans la puissance de l’Europe ?

Qui pense que nous pourrons sur le long terme soutenir le développement du continent Africain, en pleine croissance démographique sans l’Europe ?

Alors là encore, assumons ce que nous sommes : des patriotes et des Européens convaincus.

Mais convaincus aussi que l’Europe n’est pas aujourd’hui à la hauteur des défis sécuritaires auxquels elle doit faire face. Qu’il faut réviser le traité de Schengen et en sortir tous les pays qui n’instaureront pas des contrôles efficaces de nos frontières extérieures. Qu’il faut réviser le traité de Dublin et adopter une politique commune d’asile pour éviter que les passeurs ne s’engouffrent dans les brèches de nos lois nationales. Qu’il faut instaurer une taxe sur les visas des non Européens pour financer le triplement des garde-frontières à nos côtes. Qu’il faut conditionner désormais toutes nos aides au développement, à l’organisation du retour des clandestins dans leur pays d’origine. Qu’il faut construire les principes et le financement d’une défense commune, afin que la France ne supporte pas seule le coût des opérations extérieures de sécurisation des zones de conflit à nos portes.

Nous sommes convaincus que l’Europe n’est pas non plus à la hauteur des défis économiques auxquels elle doit faire face. Qu’elle doit revoir sa politique de concurrence pour construire des champions européens, capable de résister aux champions américains ou asiatiques – Ainsi, rejeter la constitution d’un champion du ferroviaire européen Alstom-Siemens dans un marché mondial où la concurrence est rude, quelle erreur, quelle faute – Nous sommes convaincus que l’Europe doit aussi revoir sa politique d’ouverture commerciale sans naïveté, selon un principe simple : celui de la réciprocité. Qu’elle doit taxer les GAFA qui viennent, à travers le commerce électronique faire affaire chez nous, sans y payer leur dû. Qu’elle doit défendre son agriculture bec et ongles, car l’autosuffisance alimentaire est une condition primordiale de son indépendance et de sa souveraineté. Qu’elle doit, pour les mêmes raisons, s’engager résolument dans l’ouverture aux énergies renouvelables. Qu’elle doit enfin, pour assurer sa cohésion, prendre des mesures efficaces pour que les ressortissants d’un pays européen ne puissent pratiquer l’évasion fiscale dans un autre, ni que les travailleurs détachés ne puissent utiliser le différentiel de taxes européennes pour priver d’emploi les salariés de leur pays d’accueil.

Oui, nous voulons une autre Europe. Une Europe plus virile. Une Europe plus harmonieuse. Une Europe qui ne cède pas à la pression du Royaume-Uni, car quand on la quitte, cela doit être douloureux ! Une Europe Unie des Etats, pas une Europe des Etats-Unis. Une Europe qui sache se protéger, nous protéger, mais qui sache aussi se projeter, une Europe puissante, une Europe puissance.

Cette Europe puissance nous rendra plus forts, nous redonnera davantage de souveraineté. L’Europe que nous voulons, elle n’est pas fédéraliste, elle respecte l’identité des peuples qui la composent, mais elle est fédératrice, car elle ne peut pas être, comme le rêvent Nicolas Dupont-Aignan ou Marine Le Pen, une simple coquille vide, ballotée au gré des exigences et des humeurs contradictoires des Etats.

En clair, ni le conseiller de Donald Trump Steve Banon, avec lequel Marine Le Pen aime tant s’afficher, ni Matteo Salvini, ni Victor Orban ne sont nos sources d’inspiration. Car ce qu’ils recherchent, c’est une Europe faible et impuissante. Le contraire de ce que nous voulons.

Pour construire cette Europe puissante, nous devons montrer le visage d’une France forte, exemplaire, leader. Nous en sommes tellement loin aujourd’hui…

Sursaut de pouvoir d’achat et de réforme, sursaut d’autorité, sursaut européen…mais aussi sursaut social. Nous devons enfin nous saisir des grands défis de notre temps et y apporter les bonnes réponses. « Pour être de son pays, il faut être de son temps » disait Chateaubriand.

Notre France ne sera pas celle de la nostalgie ni du retour en arrière, ni sur l’écologie, ni sur l’égalité des sexes, ni sur la cohésion nationale.

Face au défi du réchauffement climatique et de ses conséquences dévastatrices sur la planète et sur les peuples, nous construisons les fondements d’une écologie positive, une écologie de progrès, qui ne sera pas une écologie punitive, qui taxe et qui interdit, ni une écologie de privilégiés, qui pratique la ségrégation par l’argent. Par l’incitation, par un changement des modes de vie, par l’innovation, nous proposerons un chemin vers une croissance plus sobre en ressources et plus saine pour nos compatriotes.

Face au défi des injustices et des inégalités, nous veillons à construire un pacte avec les territoires. Redonner le pouvoir aux régions, aux départements, aux communes. Car à côté des territoires ruraux oubliés, qui doivent pouvoir se nourrir de la vitalité des métropoles, il y a aussi le défi de nos banlieues ghettos, que nous devons détruire et reconstruire avec une stratégie de peuplement, qui vise au retour des classes moyennes, au risque dans le cas contraire de les voir se transformer en bombes à retardement…Oui des millions de Français puisent leurs racines à mille terres lointaines, ils sont nos compatriotes et c’est avec eux que se construira à l’avenir notre fierté française retrouvée.

Sachez le, notre France ne sera jamais celle d’Eric Zemmour et des déclinistes, nostalgiques d’une société patriarcale qui n’est plus, et persuadés que c’était mieux hier et que ce sera pire demain. Notre France c’est celle d’une Marie Curie, d’une Geneviève Anthonioz-Gaulle, d’une Simone Veil, qui croyaient au progrès, à l’attention aux autres notamment les plus fragiles, à l’engagement et à l’émancipation des femmes. Qui ont toujours gardé l’espoir. Et qui croyaient en la France.

Voilà notre alternance pour la France.

Cette alternance nous allons la construire et la préparer cette année, avec la France au coeur. La France « allant et venant sans relâche de la grandeur au déclin, mais redressée, de siècle en siècle, par le génie du renouveau ! » ainsi que la décrivait le Général de Gaulle.

Chers amis,

Pour construire et préparer cette alternance, plus que jamais, j’ai besoin de vous. De vos idées, de votre énergie, de vos convictions, de votre engagement.

Alors ensemble allons de l’avant

Ensemble incarnons le renouveau

Ensemble plus que jamais soyons Libres !

Ensemble soyons prêts !

Vive la République,

Vive la France.


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