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Discours de Valérie Pécresse pour le lancement de Libres !


Discours de Valérie Pécresse prononcé à l'occasion du lancement du mouvement Libres ! le 10 septembre 2017 à Argenteuil.


Discours de Valérie Pécresse

10 septembre 2017

Butte d’Orgemont (Argenteuil)

Mes chers amis,

Quel bonheur de vous retrouver ici si nombreux sur la Butte d'Orgemont à Argenteuil !

On me dit que vous êtes plus de 2000 ! Je vois ici les cœurs vaillants qui refusent la fatalité et le découragement de la défaite; je vois les cœurs vaillants qui, forts de leur amour de la France, ont l’audace de défricher un chemin politique totalement nouveau.

Je voulais d’abord vous dire merci !

Merci à tous ceux d’entre vous qui ont animé les ateliers ce matin. Jérôme Chartier, Natacha Bouchart, Cédric Nouvelot, Soizic Perrault, Frédéric Péchenard, Sabine Bernasconi et Othman Nasrou et j’ai une pensée affectueuse pour Eric Woerth qui a perdu son père hier et n’a pu nous rejoindre aujourd’hui. Merci aux intervenants de la société civile : Eric Scotto, Marylène Vicari, Stéphanie Delestre, Eric Mestrallet, Thibault de Montbrial, Mama Sy, Malika Sorel, Robin Rivaton, Nasser Guemat. Merci à Robin Reda et Laurence Arribagé qui ont mené les débats du déjeuner de main de maître. Merci à tous ceux d’entre vous qui ont témoigné de leur ressenti, dans tous les territoires de France.

Merci aux 500 élus qui soutiennent notre démarche au premier rang desquels le président du Sénat Gérard Larcher et le secrétaire général des Républicains Bernard Accoyer.

Merci aux 73 parlementaires et anciens parlementaires qui ont rejoint le mouvement. Je dois excuser tous ceux qui sont retenus par leurs obligations de rentrée et qui n’ont pas pu être avec nous ce matin. Et je dois vous transmettre un message de soutien de Philippe Richert le président de la région Grand Est et de Didier Robert le président de la Réunion.

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Avant de commencer ce discours, je voulais que nous fassions une minute de silence et de recueillement en solidarité avec toutes les victimes de l’ouragan Irma qui a endeuillé les Antilles. Notre cœur est aujourd’hui auprès de nos compatriotes ultramarins. Vous pourrez exprimer votre solidarité au stand de la croix Rouge en faisant des dons à Croix Rouge Urgences Antilles.

Le choix de nous réunir aujourd’hui à Argenteuil, dans le Val d’oise, ne doit rien au hasard.

Le Val d’Oise est l’un des départements les plus jeunes de France, où la mixité sociale se vit au quotidien. Un département de cadres et d’ouvriers, où l’industrie côtoie l’agriculture, les villes populaires, les villes nouvelles, où se mêlent les quartiers résidentiels et les villages des parcs naturels…

Je salue ici l’équipe du Président Arnaud Bazin, qui a sauvé le département, en situation de quasi faillite, en reprenant les rênes à la gauche en 2011. Et tous les élus de ce beau département. La vue est spectaculaire et pourtant…La France périphérique, elle commence ici, à quelques dizaines de km de la capitale. Si près, mais déjà si loin…

Argenteuil est à l’image de ce département, une ville pleine de contrastes, un concentré de France, d’histoire et de modernité. Il y a un siècle on y récoltait un vin, le « piccolo », des figues et des asperges. On y venait en villégiature. La ville s’est industrialisée puissamment au XXe siècle. Les usines ont remplacé les champs. Les grands ensembles se sont construits. Puis beaucoup d’usines ont fermé.

Argenteuil, c’est la ville de Monet et des impressionnistes qui ont tant aimé peindre ses berges de Seine et ses champs, mais aussi ses trains et ses usines. Elle est passée des impressionnistes aux communistes, dont elle a été un des fiefs pendant plusieurs décennies. C’est au courage et à la détermination de Georges Mothron, son maire, qui nous accueille aujourd’hui, que nous devons sa reconquête. Georges a prouvé que la droite pouvait parler à la France populaire et en être entendue.

Il s’est engagé dans une action de longue haleine de transformation de sa ville et je le soutiens totalement. Il s’agit pour lui, comme pour nous tous, de casser les ghettos, de dynamiser l’économie et de faire exister la République et ses valeurs partout sur le territoire… y compris sur la fameuse « dalle d’Argenteuil » !

Reconquérir l’électorat populaire, redonner espoir à la jeunesse, affirmer et d’fendre partout les valeurs républicaines : voilà les défis prioritaires que nous devons mener pour relever la France.

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En effet l'heure est grave. Notre famille politique vient de subir sa deuxième défaite successive à la mère des élections, l’élection présidentielle, celle dont découle tout le reste.

Mais ce que nous venons de vivre c'est bien plus qu'une défaite. C'est un changement d'époque.

L'élection d'Emmanuel Macron, un président qui se dit "et de gauche et de droite" et qui a nommé un Premier ministre issu de nos rangs...cette élection nous oblige. Elle nous oblige à une remise en cause radicale.

On va nous dire : circulez ! Y a plus rien à voir. La droite est morte. Le clivage droite/gauche c'est fini. Il ne reste rien d'autre dans le paysage politique que le parti du président et les extrêmes : Front National et France insoumise.

Alors face à cette situation inédite, face à ce séisme politique, face à ce défi qui nous est lancé : celui d'incarner à nouveau l'espoir pour les Français, que faire?

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Les failles du système Macron ont commencé à apparaître depuis trois mois

La première faille c'est un manque d'audace réformatrice. Tout ce qu'on ne fait pas dans les cent premiers jours on a du mal à le faire après. Or à ce stade le bilan d'E Macron est bien maigre! Une loi travail qui va dans la bonne direction mais qui ne suffira pas, à elle seule, à vaincre le fléau du chômage. Pour cela, il faudrait une baisse d'impôt massive, une baisse des charges, une simplification de toutes les contraintes bureaucratiques, bref un vrai big bang. Le compte n'y est pas! Retraites, chômage, simplification, décentralisation...rien n'a bougé, rien n'a changé. Au contraire les APL baissent, la CSG augmente, le pouvoir d'achat diminue. La désillusion s'installe.

La deuxième faille c'est un manque de fermeté face aux menaces qui peuvent déstabiliser le pays. Si Emmanuel Macron a réaffirmé sa volonté de combattre le terrorisme islamiste, il semble néanmoins toujours victime de l'angélisme qui caractérise la gauche française.

Quand il dit que "si dans nos banlieues certains hommes refusent de serrer la main des femmes, ça n'a rien à voir avec la religion", il nie la gravité de la menace que les islamistes font peser sur la cohésion nationale. Aujourd'hui il appartiendrait au contraire au Président de la République de réaffirmer une laïcité sans faille, et de faire prévaloir partout les lois de la République.

Quand il veut redonner à la police nationale une mission de police de proximité alors qu'elle est déjà débordée et qu'il faudrait au contraire renforcer les missions des polices municipales, quand il reste muet sur la nécessité de durcir notre réponse pénale : nous voulons lui dire clairement : il n'y a pas de politique d'autorité sans sanction!. L'impunité est le pire des messages, celui d'une République que l'on peut défier et qui baisse la tête.

Enfin les flux migratoires: la France est une terre d'asile et, à mes yeux, elle doit le rester. Mais disons-le clairement : nous n'avons pas les moyens d'accueillir les vagues de migrants économiques qui déferlent dans notre pays.

La troisième faille d'Emmanuel Macron : Perçoit-il les fractures territoriales qui aujourd'hui ne cessent de se creuser? Voit-il la détresse de cette France périphérique qui commence à quelques encablures de chaque grande métropole? La cohésion nationale, ce ne sont pas des villes prospères face à des campagnes ou des quartiers populaires abandonnés!

La dernière faille du système Macron, c'est l'hyper concentration du pouvoir. Où vont se trouver les espaces de débat démocratique? Où se retrouveront ceux qui pensent différemment? Où se construiront les idées neuves?

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Je veux que notre mouvement Libres! devienne un lieu où la liberté de penser sera la règle. Où tous ceux qui se retrouvent dans les différentes sensibilités de la droite et du centre pourront se sentir bien.

Mais pour construire une alternative crédible au gouvernement, nous avons un devoir d'inventaire sur les raisons de nos deux défaites successives en 2012 et 2017.

Nous sommes partis pleins d'audace pour la dernière présidentielle. La société civile largement associée à la conception du programme au sein de Force Républicaine avait l'ambition de tout changer. Et puis...le poison des affaires, la guerre des chefs et des sous-chefs, une campagne d'épreuves imprévues et contre lesquelles nous n'avons pas su trouver la parade, nous ont conduits à nous recroqueviller, à nous rétrécir, à nous couper des jeunes, des milieux populaires, de la France urbaine...

Avec l'abstention, c'est 6% des moins de 35 ans qui ont voté pour nous! Comment espérer diriger la France si nous ne parlons plus à ceux qui feront la France demain?

Nous avons aussi perdu la France populaire et la France des villes.

Pourquoi? Parce que nous n'avons pas su incarner une espérance. Nous avons paru plus attachés à la France d'hier qu'à celle de demain. Nous avons trop tiré sur la corde du "c'était mieux avant" et du déclinisme. Nous n'avons pas su mettre en avant nos atouts et apporter des solutions crédibles aux problèmes des Français. Nous avons donné le sentiment d'être bien éloignés de leur vie quotidienne. La droite n'a pas rimé avec progrès, espoir, avenir.

Face à cette situation il y a deux tentations, et une troisième voie.

La première tentation c'est de baisser les bras, de renoncer. De se dire que la droite n'a plus de voix singulière à faire entendre, de valeurs à défendre. C'est le choix de tous ceux qui ont rallié le gouvernement et fait un chèque en blanc à Emmanuel Macron, sans que celui ci ne fasse la moindre concession politique à leur égard.

La deuxième tentation c'est de remonter sur le cheval et de repartir au galop en pilote automatique, sur les mêmes solutions et les mêmes idées, celles qui nous ont fait perdre. C'est de s'aveugler et de refuser de comprendre qu'il faut reconstruire tout du sol au plafond.

Je vous le dis solennellement. J'ai la conviction intime que rien ne serait pire que de repartir comme avant. Rien ne serait pire que de servir aux Français la saison 3 de « à droite toute! », une série dont ils connaissent déjà le scénario, dont ils anticiperont à l'avance les péripéties, une série vue et revue, avec des mots entendus, des réflexes stéréotypés...on en a assez des rediffusions!

Et si vous êtes ici c'est parce que vous savez au fond de vous, que vous sentez que nous devons construire du neuf, et que l'on ne fait pas du neuf avec du vieux.

La France change, elle bouge, elle doit faire face à de nouveaux défis. Et les Français attendent de nous que nous changions, que nous bougions, que nous répondions autrement à ces nouveaux défis...

Ni Macron, ni Buisson, une troisième voie est à inventer.

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Il faut nous relever. Nous en avons la capacité, nous en avons le potentiel, nous en avons les talents. Car nos valeurs sont fortes.

Je ne crois pas à la confusion des idées, à l’effacement des valeurs. Le clivage droite-gauche est présent dans la mémoire de notre Nation, dans son Histoire, depuis la révolution française. Il a un sens. Ce n’est pas une question partisane, une histoire de sectarisme : c’est une question de vision du monde, d’héritage ou de caractère.

Il y aura toujours des Français plus attachés à la liberté qu’à l’égalitarisme.

Il y aura toujours des Français qui préféreront la responsabilité individuelle à la culture de l’excuse.

Il y aura toujours des Français qui, comme l’écrivait Mauriac, « croient en l’homme ».

Il y aura toujours des Français qui croient que la sécurité est la première des libertés.

Il y aura toujours des Français qui défendront l’indivisibilité de la République avant tout. Sans aucune compromission avec les communautarismes.

Il y aura toujours des Français qui croient à la nécessité de l’Europe mais aussi à la puissance des Nations.

Il y aura toujours des Français attachés à la notion de progrès et qui croient que l’audace réformatrice peut résoudre les maux économiques et sociaux de notre pays.

Ces Français, ils sont de la droite et du centre droit. Et l’élection d’Emmanuel Macron n’y change rien…

Vous me connaissez. Je suis une gaulliste sociale. Gaulliste, cela veut dire que j’aime la France, que je ne la conçois qu’au premier rang. Gaulliste sociale cela signifie que je suis attachée à la valeur de l’autorité mais aussi que je me suis engagée pour lutter contre toutes les injustices.

J’ai été formée à l’école de Jacques Chirac. Je suis fière des réformes que nous avons accomplies sous l’autorité de Nicolas Sarkozy et de François Fillon. Eh oui, la France est réformable !

Auprès d’Alain Juppé, j’ai participé à la création de l’UMP, dont le pacte fondateur tenait en deux principes : Rassembler toutes les sensibilités de la droite et du centre. Refuser toute porosité avec le Front National. Ce qui fait la force d’âme de la droite, c’est d’avoir toujours préféré Charles de Gaulle à Charles Maurras.

Aujourd’hui, chers amis, quelle que soit votre sensibilité, je vous invite à rester unis et fidèles à ce pacte. Quand la droite se rétrécit elle perd, quand elle s’élargit elle gagne.

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Si nous sommes fiers de nos valeurs, nous devons aussi être bien dans notre époque.

Martin Luther King avait fait un rêve pour l'Amérique. Eh bien je vous invite à faire un rêve pour la droite.

Je rêve d'une droite qui ressemblerait à la France et dont les responsables seraient à l'image de la France d'aujourd'hui.

Je rêve d'une droite qui fasse de l'égalité entre les femmes et les hommes et de l'émancipation de toutes les femmes une valeur centrale de la République, et qui porte ce combat dans tous les territoires comme je l'ai fait moi même en me rendant à la place de la Chapelle et dans certains quartiers, où les femmes sont aujourd'hui bannies de l'espace public. Une droite qui en son sein même ferait toute leur place aux femmes, au lieu de refuser la parité, de les reléguer à des seconds rôles, et de leur donner toujours les combats les plus difficiles.

Je rêve d’une droite ferme.

Redonnons à la loi de la République son autorité. L’impuissance à faire respecter la loi est aujourd’hui une source de colère profonde des Français. Cela va de la multitude des actes qui pourrissent la vie quotidienne, des incivilités jusqu’aux violences. Revenons enfin aux fondamentaux : chaque infraction doit être sanctionnée, chaque condamnation doit être exécutée.

Et l’autorité de la loi, elle vaut aussi face aux flux migratoires qui, par leur intensité, menacent de nous déstabiliser. Des centres de contrôles doivent être installés aux portes de l’Europe pour identifier les refugiés et migrants illégaux, et éviter leur entrée sur le territoire. Mais le sujet c’est aussi l’effectivité des reconduites à la frontière. Je demande que chaque mois, le ministère de l’intérieur publie les chiffres des déboutés du droit d’asile reconduits.

Je souhaite enfin que la droite reparle de co-developpement, notamment avec l’Afrique, car le soutien au développement du continent la seule voie possible pour éviter ces flux de migrants fuyant la misère. Oui nous avons destins liés avec le continent Africain et nous ne pouvons pas l’oublier !

Emparons-nous de la valeur de la laïcité pour en faire un rempart, face à ceux qui mettent la loi religieuse au-dessus des lois de la République. Nous avons tous notre liberté de conscience. Mais elle s’inscrit dans l’espace républicain. Et nous savons bien que la République est souvent défiée. Qu’elle ne peut plus baisser la tête. Au sein de la région Ile-de-France j’ai ainsi imposé à tous nos partenaires le respect d’une charte contraignante de la laïcité pour éviter de verser un euro d’argent public à une structure qui connaîtrait des dérives contraires aux valeurs de la République. Le risque existe dans les associations, les clubs sportifs, les entreprises, les établissements scolaires, ne nous voilons pas la face !

Je rêve d'une droite qui ne se contenterait pas de parler aux classes moyennes mais qui s'adresserait à tous les Français. Une droite qui redonnerait espoir à la France qui se lève tôt mais aussi à celle qui pense qu'elle n'a plus de raison de se lever le matin. Je pense aux jeunes décrocheurs, à qui personne ne tend la main. Je pense aux chômeurs de longue durée, et aux Français victimes d'accident de la vie que nous devons aider à se relever.

Je rêve d'une droite vraiment sociale.

Une droite qui refuserait l'assistanat, mais ne se bornerait pas à cela! Une droite qui innoverait, qui prouverait que, dans le domaine social, il y a ceux qui disent, et ceux qui font. Nous dirigeons des villes, des départements des régions...et partout dans nos territoires nous sommes en action pour innover. Quand je vois que les amis de M. Melenchon qui géraient les lycées franciliens, nous ont laissé 200 lycées vétustes, notamment les lycées professionnels de banlieue qui accueillent les jeunes les plus défavorisés…je me dit quel décalage entre les belles paroles de la gauche et la médiocrité de leur bilan. Le social efficace est souvent de droite.

Et c’est à nous qu’incombe aussi la responsabilité de remettre en marche l’ascenseur social, totalement bloqué par le refus de valoriser, dans l’éducation, travail, mérite et effort !

Vous l’avez compris, je rêve d'une droite qui mettrait l'humain au premier plan de ses décisions. Arrêtons ainsi de promettre l'abrogation de la loi Taubira sur le mariage pour tous. Nous savons bien qu’il est humainement impossible d'y revenir, car derrière cette loi il y a des couples qui s'aiment. Revendiquons d’avoir porté le droit à l'interruption de grossesse, un choix qui appartient à chaque femme, qui sait si elle sera en capacité d’accueillir ou non un enfant. Défendons-le en mémoire d’une grande dame qui s’est battue pour le faire reconnaître, Madame Simone Veil. Et menons pleinement le combat pour la dignité de la personne humaine, contre la marchandisation du corps humain et la gestation pour autrui.

Je rêve d’une droite réformatrice.

Défendons l’idée de progrès, d’innovation, de création. Le monde change à vitesse grand V. Nous vivons une véritable mutation industrielle et technologique, avec le numérique, l’impression 3D, l’intelligence artificielle, dans laquelle la France a tous les atouts scientifiques pour prendre sa place. Nous avons l’occasion unique de réindustrialiser notre pays, de revitaliser nos territoires ruraux, de réinventer de nouvelles manières de travailler, y compris à distance, y compris en indépendants, de vaincre le fléau du chômage et d’améliorer la qualité de vie des Français. Nous devons nous saisir de ces mutations économiques et sociales et de leurs conséquences. Ce n’est pas être gestionnaires, c’est être visionnaires, que de se projeter ainsi dans le nouveau monde qui nous attend. Pour y placer notre pays au premier rang. Le risque existe d’une vassalisation technologique et économique. C’est une question d’indépendance nationale, comme le furent en leur temps les choix d’engager notre pays dans les secteurs du nucléaire ou de l’aéronautique et du spatial.

Je rêve d’une droite écologique.

Approprions-nous la protection de l’environnement et de la santé. Je n’oublie pas le discours de Joannesbourg de Jacques Chirac ou le grenelle de l’environnement de Nicolas Sarkozy. L’ouragan Irma nous rappelle douloureusement l’urgence du réchauffement climatique. Nous devons répondre à ce défi par plus de sobriété énergétique et une lutte résolue contre la pollution de la planète. Mais notre écologie est une écologie incitative, qui accompagne les Français à changer leurs comportements, une écologie de progrès pas une écologie punitive, qui restreint autoritairement les libertés, ni une écologie idéologique de blocage.

Je rêve d’une droite patriote mais qui croirait encore en l’avenir de l’Europe, et qui ne l’accuserait pas de toutes nos lâchetés et nos renoncements. Au sein de l’Europe, nos voisins ont su retrouver le chemin du plein emploi, alors que nous subissons un chômage de masse depuis 30 ans. Nous savons bien que ce n’est pas de la faute de l’Europe, mais d’abord de la nôtre ! Imitons ces pays dans ce qu’ils ont su réussir. Travaillons à peser sur les choix européens, ne nous faisons pas imposer des décisions qui ne soient pas conformes à nos intérêts, assumons de vouloir prendre le leadership en Europe, soyons offensifs et présents, mais ne jetons pas notre meilleure protection et notre meilleur atout économique aux orties…

Ce rêve, mon rêve, n’est pas désincarné, il est déjà une réalité dans certains de nos territoires. Nos collectivités sont déjà le banc d’essai des nouvelles solutions pour la France. Je veux que notre droite, soit une droite par la preuve, qui s’appuiera sur les réalisations concrètes de ses élus de terrain.

Voilà comment, à mon sens, nous redonnerons envie de droite aux Français.

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Mes chers amis,

Voilà l’invitation que je vous lance : devenons le laboratoire d’idées qui rénovera le logiciel de pensée de la droite française. Nous serons libres, à tous les sens du terme, d’expérimenter, d’explorer, de voyager, d’amener vers nous la société civile, tellement défiante vis-à-vis des partis traditionnels…

Si j’ai pris l’initiative de créer Libres ! c’est aussi pour tous ceux qui ont été déçus, qui se sont détournés de nous, ces Français de la droite et du centre qui ont fini par s’abstenir ou par voter « En marche ! » voire pour les extrêmes, ceux qui ne veulent plus entendre parler de nous. Je leur dis « revenez ! ». Vous trouverez dans Libres ! une droite de conviction, ferme, sociale et réformatrice, une droite des solutions pour la France. Ensemble nous construirons la droite demain, qui ne ressemblera plus à la droite d’hier.

Nous ferons émerger, nous repérerons, nous formerons des nouveaux talent. Et je veux dire clairement à tous nos candidats aux législatives, balayés malgré leur travail, malgré leur engagement, par « En marche ! », qu’ils ont combattus vaillamment et que je serai toujours à leurs côtés. Mieux que quiconque je sais que c’est dans la défaite que se forge les conditions des futures victoires !

*****

Mes chers amis, vous le voyez notre feuille de route est claire. J’irai à votre rencontre dans les territoires pour lancer une dynamique collective. Des groupes de travail seront formés dans les semaines qui viennent.

« Les grands rêves poussent les hommes aux grandes actions » disait André Malraux.

Alors, oui, je vous invite à l’action et vous demande de me suivre sur un chemin exigeant mais nécessaire.

Je ne veux plus que nous soyons une droite de raison, je veux que nous redevenions une droite du cœur.

Nous avons cinq ans pour ouvrir les portes et les fenêtres et donner de l’oxygène à la politique

Nous avons cinq ans pour bâtir la France de demain.

Nous avons cinq ans pour faire renaître l’espérance.

En avant ! Au travail ! Tous ensemble ! Pour la République et pour la France.


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