Il y a 115 ans, le Parlement adoptait la loi de 1905, elle qui protège le droit de croire ou de ne pas croire, elle qui protège toutes les croyances dès lors qu’elles respectent la République française.
A l’époque, cette loi fut ardemment combattue, et elle provoqua bien des blessures. Face aux résistances, l’Etat employa parfois les moyens les plus rudes pour faire plier les récalcitrants.
Si je rappelle cela, c’est pour alerter tous ceux qui, par naïveté ou calcul électoral, oublient que l’instauration de la laïcité fut un combat. C’est aussi pour souligner que ce n’est pas à la laïcité de s’ajuster à chacune de nos convictions mais à chacune de nos convictions de s’ajuster à la laïcité. Faire une nation, ça n’est pas dire « moi d’abord », mais dire « nous ensemble » !
Aujourd’hui, notre laïcité est en danger.
Elle est défiée, agressée par l’islamisme; un islam rigoriste qui place sa foi au-dessus de la loi.
Cet islamisme a ses prêcheurs, ses soldats, ses adeptes, mais aussi ses complices, je veux parler de ces « idiots utiles » qui croient bon d’accuser la France d’islamophobie plutôt que de dénoncer le fanatisme.
Il faut cesser avec le déni et l’angélisme.
Dans nos mosquées, nos quartiers, nos associations sportives, nos lycées, le venin de l’intégrisme cherche à nous infiltrer, à nous diviser, à nous acculer aux concessions et aux ajustements, qui, accolés les uns aux autres, entraîneraient - c’est là l’objectif à long terme de nos adversaires ! - la soumission de la République française.
Trop de bougies ont déjà été allumées ! Maintenant, nous devons être implacables.
Il faut écarter et renvoyer tous les prêcheurs de haine. Les imams doivent être formés ici et non plus détachés. Il faut clarifier et pouvoir tracer les financements du culte musulman. Il faut pénaliser toute pression communautariste sur l'école, les mairies, les hôpitaux, les entreprises privées si nécessaire.
Il faut se donner les moyens de traquer sur les réseaux sociaux les discours barbares, ces apologies du crime. Il faut pouvoir condamner toutes les formes de complicité criminelle ou idéologique avec le fanatisme.
Plusieurs de ces dispositions sont intégrées dans le projet gouvernemental confortant la laïcité. Ce projet va dans le bon sens mais tout ne dépend pas des lois.
Notre riposte sera gagnante si chacun de nous ressent la fierté d’être Français et la nécessité de défendre un patrimoine historique, culturel et philosophique exceptionnel. Car si l’Islamisme radical progresse, c’est parce qu’il marche à travers nos doutes et nos scepticismes. Il faut une remobilisation nationale !
A sa mesure, la Région Île-de-France contribue à la lutte contre l’islamisme radical. Toutes les associations nouant un partenariat avec nous sont astreintes à la signature d’une charte de la laïcité que j’ai fait adopter par le Conseil Régional en 2017.
Ce texte affirme nos principes, comme la neutralité de l’espace public, l’égalité non négociable entre les femmes et les hommes. Il marque notre refus du port imposé de tenues vestimentaires à caractère religieux, tout comme notre refus du prosélytisme.
Au premier faux-pas, notre partenariat avec les associations est rompu, puis est dénoncé à la justice. Pour moi, les choses sont claires : on ne doit pas utiliser l'argent public pour nourrir les ennemis de la République !
Notre Charte rappelle aux citoyens que la laïcité ne se limite pas à la neutralité des agents de l'État. Elle insiste sur le fait que les utilisateurs des services publics régionaux « ne peuvent – c’est le préambule de la Charte - se prévaloir de convictions politiques, philosophiques ou religieuses pour ne pas appliquer les principes et valeurs de la République ».
Notre région a également mis en place une formation obligatoire sur la laïcité et la détection des signes de radicalisation pour les chefs d’équipe des lycées.
A leur façon, tous nos agents sont des acteurs de notre République. Ils peuvent être les témoins de dérives extrémistes. C’est la raison pour laquelle nous avons mis à leur disposition une adresse mail pour signaler tout dérapage, tout danger à venir. Leur devoir - notre devoir à tous - est de ne plus rien laisser passer !
Ce 9 décembre, comme à bien d’autres jours de l’année, la communauté éducative est invitée à rappeler aux élèves ce qu’est la laïcité. Je sais que certains de nos enseignants redoutent ce débat. Leur responsabilité est grande mais ils ne doivent pas trembler.
Ils doivent faire preuve d’écoute mais aussi de fermeté car l’adolescence n’est pas une excuse aux dérives verbales ou aux attitudes irrespectueuses.
Aux jeunes qui s’interrogent, je dirais que la République respecte leur appartenance religieuse quelle qu’elle soit. Catholiques, protestants, juifs, musulmans, athées - qu’importe ! - notre pays respecte toutes les croyances et les non croyances dès lors qu’elles respectent les lois de la République.
Je rappellerais aussi qu’en d’autres pays, la guerre des religions fait rage. En Orient, des minorités sont chassées parce que chrétiennes ; en Asie, d’autres minorités sont parquées et martyrisées parce que musulmanes.
En d’autres lieux encore, l’athée est enfermé, l’apostat est poursuivi, la femme est un « objet » encore excisé, l’enfant ne doit ni écouter la musique, ni lire les plus beaux romans universels du monde, les amants sont séparés pour avoir transgressés les diktats de leurs communautés religieuses…
Au regard de tout cela, vivre en France, avec ses libertés, avec sa laïcité, est bien plus qu’une chance, c’est un privilège ! C’est pourquoi, de toutes nos forces, nous devons défendre notre République et notre France.
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