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Discours de Valérie Pécresse à Brive : "Incarner une alternative non populiste, une alternative



Discours de Valérie Pécresse à Brive-la-Gaillarde, 24 août 2018

Mes chers amis,

Quel bonheur de vous retrouver sur ces terres corréziennes qui me sont chères et qui ont été depuis des décennies des terres si fertiles pour le débat politique.

La Corrèze a toujours été une terre d’esprits libres et de résistance. Le 17 juin 1940, la veille de l’appel du Général de Gaulle, un jeune briviste distribuait dans les boîtes à lettre un tract appelant à la résistance contre l’occupation. Il s’appelait Edmond Michelet. Il citait Charles Péguy « Celui qui ne se rend pas à raison contre celui qui se rend. En temps de guerre, celui qui ne se rend pas est mon homme quel qu’il soit, d’où qu’il vienne et quel que soit son parti ». On ne saurait mieux résumer l’âme corrézienne, l’âme gaulliste et au fond l’âme française.

C’est pourquoi ce matin accompagnés de son petit-fils François Patier maire de Nespouls, nous avons avec Frédéric Soulier, voulu rendre hommage à cette grande figure politique qui resta fidèle toute sa vie à ses idéaux et ses convictions.

La Corrèze est une terre à laquelle je suis profondément attachée. Familialement bien sûr. Mais aussi politiquement. Car ce département a été profondément marqué par la personnalité de celui qui a guidé mes premiers pas en politique et qui reste, pour les Français, le Président de la République qui aura le mieux incarné la France, dans sa diversité, à la fois urbaine et rurale, à la fois agricole et industrielle, à la fois enracinée et conquérante.

Jacques Chirac, député de Corrèze et maire de Paris, a théorisé que notre pays, si fracturé, a besoin d’abord de cohésion. Il fut le premier Président à évoquer la mondialisation, à la fois ses opportunités et ses dangers, et les défis qu’elle posait à la France, à travers le risque de guerre de civilisations mais aussi de destruction de l’environnement.

C’est sous le parrainage de ce Chirac visionnaire, qui aime tant la France et les Français, que je vous propose de placer notre rencontre d’aujourd’hui. Et nous lui adressons tous, ainsi qu’à son épouse Bernadette qui s’est engagée avec tant de dévouement auprès des Corréziens, un message d’affection et de fidélité.

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Je veux aussi saluer la remarquable solidité, la cohésion, l’endurance de ce qu’il faut bien appeler, dans cette terre de rugby, le « pack corrézien ». Et d’ailleurs nous nous retrouverons au match ce soir pour le début de la remontada ! Le « pack corrézien » c’est « Corrèze demain » l’association que préside avec sagesse le sénateur Claude Nougein, si apprécié du Président Gérard Larcher. Grâce à elle, la Haute Corrèze et la Corrèze du Sud, souvent opposées par le passé, ont su s’unir pour reconquérir le département. Mon ami Frédéric Soulier, avec lequel je suis entrée à l’Assemblée Nationale, et désormais maire hyperactif de Brive, qu’il embellit et fait rayonner, a su s’allier avec Michel Paillassou, dont je veux saluer ici la mémoire et le courage, et Pascal Coste, dont l’engagement dans le syndicalisme agricole a forgé le caractère. Les messages que tu as mis sur les routes départementales « le nouveau monde vous demande de ralentir » ... le montre une nouvelle fois !

Vous les Corréziens, vous êtes des combattants, vous qui avez su résister à rien moins qu’un Président de la République, François Hollande, à sa force de frappe politique et à la puissance de ses réseaux. Vous qui savez mieux que quiconque les ravages que peut faire une gauche irresponsable au pouvoir, celle qui vous a légué, n’est-ce pas cher Pascal, le département le plus endetté de France ! Et les femmes Corréziennes ne sont pas en reste. Que ce soit François Beziat que je félicite d’avoir pris la Présidence de la Fondation Jacques Chirac, responsabilité qui vient récompenser son engagement sans relâche pour la cause du handicap, ou Frédérique Meunier, votre nouvelle Députée, qui a réussit l’exploit, et il n’est pas mince, de résister à la vague En Marche ! Votre rassemblement, par-delà vos différences, n’y est pas pour rien. Je salue aussi le sénateur radical Daniel Chasseing, qui se tient solide à vos côtés pour tous les combats difficiles.

En Corrèze toutes les sensibilités de la droite existent, mais elles ont appris à se battre ensemble, côte à côte, et à se relever dans l’adversité. En partant de l’expérience du terrain, au plus près des habitants. Et en s’appuyant sur vous, les élus, les militants, les sympathisants, hommes et femmes de caractère et de convictions, hommes et femmes de fidélité. En vous voyant, tous rassemblés, on pense immanquablement à ce précepte de Nicolas Sarkozy « quand la droite s’élargit elle gagne, quand elle se rétrécit elle perd ». Vous êtes l’exemple à suivre.

Auprès de vous je viens chaque été me ressourcer et prendre conseil. Jacques Chirac, quand ses conseillers énarques formulaient une idée disait « j’en ai parlé ce week-end à un maire Corrézien, il m’a dit... »... C’est un conseil que je n’ai pas oublié : toujours tester ses idées auprès d’un maire corrézien ! (Et ce n’est pas Jean-Jacques Dumas, le président des maires corréziens qui va me démentir)

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Quoi de plus naturel donc que le choix de la Corrèze pour la rentrée de Libres !

Libres ! Nous le sommes, de penser sans tabou, aux défis que notre pays doit relever. Nous ne croyons pas à l’avènement d’un nouveau monde qui ferait disparaître la réflexion politique, les familles de pensées, et qui balayerait l’expérience inestimable des élus de terrain. Bien au contraire, nous pensons qu’il n’y a pas d’ancien et de nouveau monde, mais des vieilles idées, des vieilles recettes, des comportements et des pratiques à l’ancienne, et, face à elles, des idées neuves.

Libres ! nous le sommes, de penser que la gauche et la droite ne sont pas mortes. Nous croyons que ces clivages politiques restent profondément ancrés dans l’ADN de notre pays. Il y aura toujours des Français plus attachés à l’ordre, à la liberté et à la responsabilité individuelle, à la famille, à la nation. Des Français, à la fois enracinés et entreprenants. Oui, les valeurs de la droite sont toujours vivantes, toujours actuelles, mais elles doivent s’incarner dans des idées nouvelles, dans des solutions nouvelles adaptées à un monde qui change, à une France qui doit se renforcer pour ne pas voir sa singularité disparaître.

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Jamais le monde qui nous entoure n’a été aussi menaçant. Le 16 juillet 2018, Le président américain Donald Trump, déclarait que l’Union Européenne était l’ennemie des Etats-Unis ! Quel coup de tonnerre qu’une telle déclaration, venant de nos alliés de toujours... Les Britanniques vont sortir de l’Europe. Les partis nationalistes et populistes, plus forts que jamais, partent à l’assaut du pouvoir partout en Europe. Y compris en France. N’oublions jamais qu’au premier tour de la dernière élection présidentielle, l’extrême droite et l’extrême gauche, ont reçu les suffrages de près d’un électeur français sur deux! Le populisme, le vote extrême, le rejet de l’Europe, ce n’est pas que chez les autres. C’est une menace que nous devons prendre très au sérieux.

Si nous sommes ici à Brive, c’est que nous ne croyons pas aux populismes ni aux extrêmes. Comme le dit si bien notre ami Denis Tillinac « les nationalismes sont une maladie sénile du patriotisme ». Parce que, tout occupés qu’ils sont à flatter le peuple dans le sens de la facilité –les déficits ce n’est pas grave, les frontières il suffit de les fermer, la dette pas la peine de la rembourser- nous savons qu’ils n’auront ni la volonté ni le courage de faire le dur travail qui remettra sur pied notre économie, notre justice, nos institutions.

Quand j’entends le Ministre de l’Intérieur Matteo Salvini oser dire que l’effondrement tragique du pont de Gênes, « c’est la faute de l’Europe », je ne peux m’empêcher de bondir ! Si l’Italie, mais la France aussi, souffrent de déficits excessifs, de dettes accumulées, de manque d’investissement, de matraquage fiscal, de dépenses incontrôlées et de bureaucratie, c’est à cause de notre manque de courage à réformer. N’accusons pas l’Europe de toutes nos lâchetés.

Bien au contraire, l’Europe, dans le monde chaotique où nous vivons, face aux volontés hégémoniques des États Unis, de la Russie et de la Chine, à la menace du terrorisme islamiste, et à l’arrivée de flux migratoires incontrôlés, est à la fois notre seul bouclier et notre seule arme. Alors mettons-nous au travail pour reconstruire une France forte dans une Europe puissante, qui sache défendre son industrie, ses agriculteurs, ses frontières, ses travailleurs.

Les populistes, les eurosceptiques sont toujours prompts à dénoncer…Rappelez vous du débat sur le port du voile intégral, la « burqa », qui asservit la femme et contredit nos valeurs: les Le Pen ne voulaient pas voter son interdiction, au nom, soit disant, des libertés publiques. Quelle hypocrisie, teintée de cynisme : ils voulaient continuer à dénoncer les problèmes mais surtout pas que nous y remédions !

Ce n’est pas par des solutions démagogiques et irréalistes, à la Mélenchon ou à la Le Pen, qui conduiraient notre pays à la faillite, que l’on relèvera la France. Quant à l’arrivée en Europe du conseiller de M. Trump, M. Banon, pour pousser à une alliance des nationalistes, n’est-ce pas une tentative de déstabilisation des partis de gouvernement et de l’Europe?

Alors disons-le, haut et clair : pour Libres !, pour nous, ni Trump, ni Salvini, ni Banon, ne sont source d’inspiration. Notre droite est une droite de la crédibilité, une droite de gouvernement, qui ne se trahira jamais dans une alliance avec les extrêmes.

Nous sommes des citoyens engagés, des élus de terrain. Nous voulons incarner la politique par la preuve, la politique des solutions. Nous expérimentons partout sur le territoire et nos mairies, nos départements nos régions sont autant de laboratoires. Merci à Gérard Larcher, le président du Senat, et homme Libre s’il en est, à Dominique Bussereau le président de l’association des départements de France, à Jean Rottner président du Grand-Est, à Christian Estrosi ancien président de la région Sud et maire de Nice, à Xavier Bertrand président des Hauts de Frances et à vous tous parlementaires, élus et membres de la société civile d’être venus nous apporter vos idées et vos témoignages aujourd’hui.

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Après quinze mois au pouvoir, le gouvernement s’essouffle. La tentation d’exercice solitaire du pouvoir gagne Emmanuel Macron, qui nourrit une défiance injustifiée et contre-productive à l’égard des élus locaux. Pourtant nous agissons. Nous réduisons nos dépenses de fonctionnement. Nous réduisons le gaspillage. Nous œuvrons pour l’emploi et la formation. Nous ramenons vers l’emploi inlassablement jeunes et chômeurs. Nous soutenons nos entreprises. Nous aidons nos agriculteurs. Nous rénovons et développons nos transports, nos écoles, nos centres de recherche. Nous assurons des missions très lourdes de cohésion sociale. Nous œuvrons de plus en plus à la sécurité du quotidien. Dans tous ces domaines nous faisons mieux avec moins.

Et qu’en est-il de l’Etat ? Peut-il continuer à s’abstenir des efforts qu’il demande aux Français, aux entreprises, aux collectivités locales ? Désormais l’Etat aussi doit se réformer et redevenir exemplaire. Alors que la croissance ralentit, que l’inflation repart, que le déficit commercial se creuse, que la société française s’inquiète, il est urgent de suivre ce conseil éclairé de notre amie Christine Lagarde, désormais à la tête du FMI de « Réparer la toiture tant que le soleil brille »…encore ! Nous sommes au pied du mur.

Face à la situation de la France, nous appelons le gouvernement à un triple sursaut.

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D’abord un sursaut d’autorité.

L’été a été marqué par des actes de violences gratuites qui ont eu une résonance particulière. Tous ces drames singuliers, cambriolages, bagarres, agressions violentes, meurtres gratuits, vite classés à la rubrique « faits divers » mettent en évidence une société française de plus en plus violente, y compris pour les femmes qui ne se sentent plus en sécurité partout.

Face à cette montée des délits et des agressions, le gouvernement reste trop laxiste. Une vraie politique de sécurité marche sur deux jambes : la police et la justice, l’arrestation et la sanction. Nous voyons année après année se développer le sentiment d’impunité chez des délinquants de plus en plus jeunes. En effet, confrontés à un système judiciaire surchargé, à des prisons surpeuplées et indignes, ils ne sont condamnés que beaucoup trop tard, et savent qu’ils n’exécuteront pas leur peine. Des dizaines de milliers de peine de prison ferme ne sont pas exécutées chaque année. A quoi sert que la police et la gendarmerie fassent inlassablement leur travail, enquêtent, interpellent, si c’est pour revoir dans la rue le lendemain le délinquant qui vient d’être arrêté ?

La violence de certaines bandes, relayées par les réseaux sociaux, vis à vis de nos forces de sécurité, doit sonner comme un signal d’alarme. Non le bracelet électronique et les travaux d’intérêt général ne suffiront pas à mettre hors d’état de nuire les caïds et les voyous. Il faut un plan d’urgence pour nos prisons digne de ce nom. Le taux d’incarcération en France est bien inférieur à celui de tous nos voisins. Notre surpopulation carcérale fait de nos prisons des écoles du crime et de la radicalisation. Les surveillants sont en burn-out. Ça ne peut plus durer.

Libres ! fera dès la rentrée des propositions sans tabou pour que les infractions à la loi soient implacablement sanctionnées. Nous voulons mettre un coup d’arrêt à la montée des violences. Brisons les tabous et construisons enfin des prisons de haute sécurité, avec encellulement individuel, pour les détenus radicalisés et les plus dangereux. Cela nous éviterait des évasions aussi scandaleuses que spectaculaires !

Nos forces de l’ordre, elles aussi, perdent confiance car elles ne se sentent plus suffisamment soutenues. Dans quel état sont les commissariats, les casernes, les véhicules et les équipements de nos forces ? Nous sommes, nous les collectivités, obligées d’intervenir bien souvent pour pallier les défaillances de l’Etat..... Et en donnant, avec l’affaire Benalla, le sentiment qu’il préférait confier à une police parallèle le soin d’assurer sa sécurité, le Président de la République a nourri cette crise de confiance ! Il doit reconnaître son erreur et apporter tout son appui, au plus haut niveau de l’Etat, à nos forces de l’ordre.

Oui, nous défendons un Etat fort. Le gouvernement ne doit pas avoir le Régalien honteux. Car l’autorité de la loi et le droit à la sécurité sont le premier ciment qui nous unit.

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Le sursaut d’autorité que nous appelons de nos vœux concerne aussi la lutte contre le communautarisme et l’intégrisme religieux. Dans de nombreux quartiers, de nombreux territoires, le repli communautariste menace la cohésion nationale. Les traditions, la loi de la famille, la loi religieuse s’imposent plus fortement que la loi de République. Face à ces comportements, et parfois ces provocations, la République ne peut baisser la tête. Dans notre République les hommes et les femmes se serrent la main. Un homme médecin peut soigner une femme. On ne peut célébrer un mariage religieux sans qu’il ait été précédé d’un mariage civil. On ne tolère pas qu’une femme soit intégralement voilée. Les enfants doivent suivre tous les cours y compris de biologie, de sports ou d’éducation sexuelle... Nous sommes une République laïque, faite de droits mais aussi de devoirs. Ce que l’on a demandé depuis des siècles aux Chrétiens et aux Juifs de France, nous devons aujourd’hui le demander aux Musulmans de France. Pour nous, la loi est au-dessus de la foi. C’est non négociable.

Quant aux « fichés S » radicalisés dangereux, ces milliers de personnes figurant sur les fichiers antiterroristes, comment comprendre qu’ils ne fassent l’objet, dès lors qu’ils sont repérés, d’aucunes mesures judiciaires contraignantes, empêchant leur passage à l’acte ? Nous exigeons que les fichés S étrangers soient enfin expulsés sans délai. Pour les Français, nous réclamons qu’on leur applique l’article du code pénal punissant « l’intelligence avec l’ennemi » ! Ils doivent être jugés et mis hors d’état de nuire.

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Le sursaut d’autorité doit se traduire aussi dans nos politiques migratoires. Face à l’afflux de migrants à nos frontières, nous savons que nous n’avons « pas les moyens d’accueillir toute la misère du monde ». Et si nous devons rester une terre d’asile pour les persécutés, car c’est notre honneur et notre fierté, nous sommes aussi légitimes à dire stop à une immigration économique que nous n’avons pas les moyens d’accueillir, de loger, d’employer ni d’intégrer. Livrer des hommes et des femmes à des marchands de sommeil et à des réseaux d’exploitation de la misère humaine, ce n’est pas notre conception de l’accueil !

Les paroles fortes prononcées par le Président de la République sur le renvoi des clandestins, contrastent singulièrement avec la faiblesse de ses résultats. Que deviennent les migrants des camps démantelés ? Que deviennent les déboutés du droit d’asile ?

Nous demandons au ministre de l’Intérieur la publication chaque mois de la liste des personnes reconduites. En vain. Nous prônons le durcissement des conditions de ressources du regroupement familial. En vain. Que la nationalité française ne puisse s’acquérir que par un acte de volonté et qu’elle ne puisse être donnée à un enfant dont les deux parents étaient en situation irrégulière sur le sol français. En vain. Enfin, nous réclamons depuis un an que les droits à des tarifs réduits - dans les transports par exemple - ne puissent plus être donnés à des étrangers en situation irrégulière. En vain. Le gouvernement refuse, toujours prisonnier d’une majorité parlementaire résolument à gauche.

Il est urgent que l’Europe parle d’une seule voix sur ce sujet, protège réellement ses frontières, se dote d’un droit d’asile identique, et conclue avec les pays d’émigration des accords pour organiser le retour de leurs ressortissants. Organisons un donnant/donnant : dans ce domaine, l’idée d’Angela Merkel d’un plan Marshall européen pour l’Afrique me semble la seule voie crédible et responsable pour tarir le flux de migrants de la Méditerranée, en échange du retour des illégaux.

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Mais les Français n’attendent pas seulement la réaffirmation de l’autorité de la loi. Ils réclament également un sursaut de pouvoir d’achat.

Après cinq ans de François Hollande, les Français espéraient la fin de l’overdose fiscale. Or 2017 aura été l’année d’un triste record: les prélèvements obligatoires ont pour la première fois dépassé 45 % de la richesse nationale, faisant de la France le pays champion du monde des taxes. Et l’année de la suppression de l’ISF, l’augmentation de la CSG ou des taxes sur le gasoil ont été particulièrement durement ressenties par nos retraités. Les classes moyennes qui attendaient avec espoir le changement en sont pour leur frais. L’instauration du prélèvement à la source va aggraver la situation en faisant prendre conscience aux Français, directement sur leur feuille de paye, du poids de l’impôt. Combien de millions de Français comptent chaque mois leurs dépenses à l’euro près ? Nous risquons une vraie rébellion du pouvoir d’achat !

Les inégalités se creusent, et le travail en France, trop taxé, laisse souvent place à l’économie souterraine. Combien de Français préfèrent aujourd’hui vivre de minima sociaux et travailler au noir plutôt que de reprendre un emploi, parfois loin de chez eux, pour gagner seulement quelques dizaines d’euros de plus ? C’est pourquoi je plaide pour que le travail paye davantage. Un groupe de travail de Libres ! sur « la feuille de paye » va être mis en place. Nous voulons revaloriser les salaires nets sans dégrader la compétitivité des entreprises. Et restaurer la défiscalisation des heures supplémentaires, voulue par Nicolas Sarkozy.

Pour cela il faut mener avec audace les réformes tant attendues de l’Etat et de la protection sociale : retraite, chômage, assurance maladie. Mais en couplant les efforts demandés aux Français avec une baisse de leurs cotisations salariales pour que le travail paye mieux.

Ne soyons pas dissimulateurs, osons dire la vérité : il faudra, avec l’allongement de la durée de la vie, demander aux Français de travailler plus longtemps. Il faudra aussi moduler les droits à l’indemnisation chômage en fonction de la durée de cotisation : ce n’est pas la même chose d’être licencié après vingt ou trente ans de vie active, ou après seulement dix huit mois.

Mais les réformes ne riment pas seulement avec moins de droits. Elles peuvent rimer aussi avec pouvoir d’achat. Le pouvoir d’achat par la réforme, voilà notre ligne directrice.

Sur les dépenses excessives de l’Etat, les rapports s’empilent. Les remèdes sont connus, appliquons-les ! Supprimons les doublons entre l’Etat et les différents niveaux de collectivités locales, fusionnons les administrations, recrutons sur contrat privés dans la fonction publique, mettons en concurrence pôle emploi pour le placement des chômeurs, développons les téléprocédures et le télépaiement...Allez, maintenant il faut passer à l’acte!

Oui, l’Etat doit désormais être exemplaire. Nous appelons à un big bang de baisse des dépenses de fonctionnement, pour baisser les impôts et les taxes, et libérer les énergies des classes moyennes et des entreprises. Relevons l’étendard des réformes. La France a besoin d’un contrechoc fiscal. Il y urgence.

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Enfin, notre pays réclame un sursaut de solidarité.

Vous connaissez mon engagement à lutter contre toutes les fractures, territoriales et sociales qui minent ma région. C’est ce combat qui m’a fait rejoindre Jacques Chirac en 1995. Mais jamais notre pays n’a été aussi fracturé. Oui, il reste prospère mais les inégalités ne cessent de s’y creuser. Oui les classes moyennes vivent plus difficilement. Oui la pauvreté et l’exclusion progressent. Oui les frontières entre les territoires sont autant de fossés qui se creusent. Entre le monde rural et les métropoles. Entre les centres villes et les grands ensembles de banlieue qui peu à peu se sont ghettoisés.

Avec Libres ! Nous plaidons pour un pacte de solidarité entre les métropoles et les territoires ruraux qui les entourent. Les départements et les régions, qui ont en charge les politiques sociales et d’aménagement du territoire devraient voir leurs compétences renforcées pour garantir cette solidarité, cette cohésion, cette équité entre les territoires et leurs habitants. Mais on a le sentiment que c’est tout le contraire aujourd’hui. Je mets en garde contre une double impasse : celle qui conduit Emmanuel Macron à privilégier les métropoles et oublier la ruralité, mais aussi celle qui conduit certains à droite, à opposer les habitants des villes et ceux des campagnes. La France a besoin de cohésion et de rassemblement, pas de clivages et de ressentiment.

Libres ! veut proposer un vrai plan d’avenir à notre agriculture. Demain ici même se tiendra le festival international de l’élevage, dont Frédéric a donné le mot d’ordre « Bien élever pour bien manger » et que j’aurai le plaisir de visiter. Alors qu’une loi agricole bien décevante est en cours d’examen au Parlement, que le gouvernement a envisagé que le budget de la Politique agricole commune destiné à la France diminue, nous le disons clairement: nous voulons augmenter le revenu des agriculteurs, les associer à toutes les politiques de production d’énergies renouvelables et de biomatériaux, mais aussi garantir leurs revenus face aux aléas en lissant leurs impôts sur plusieurs années et en mettant en place un mécanisme d’assurance pour faire face aux épisodes extrêmes -sécheresses, inondations, dont nous savons, avec le réchauffement climatique, qu’ils vont se multiplier. Nous voulons poursuivre encore la baisse des charges sur le travail agricole et, ce n’est que justice, la revalorisation du minimum vieillesse des agriculteurs et de leurs épouses qui n’ont souvent pas assez cotisé malgré une vie de dur labeur. Enfin, nous voulons favoriser l’investissement, la modernisation, la montée en gamme et l’installation des jeunes. D’ores et déjà, donnons priorité aux produits locaux dans toutes nos cantines ! Une agriculture en bonne santé, c’est un premier pilier pour l’équilibre des territoires. Et l’independance alimentaire, un enjeu de souveraineté nationale. Nos agriculteurs n’attendent plus de nous des messages d’amour mais des vraies preuves d’amour.

Quand on parle d’équité entre les territoires, on pense aussi à l’accès aux services publics, au très haut débit si crucial pour le développement économique, et à la santé. C’est pour cela que nous nous mobilisons contre les déserts médicaux. Ils concernent aussi bien les territoires ruraux que les quartiers populaires. Et nous conduisent à faire un certain nombre de propositions iconoclastes. Et à regarder avec intérêt les expérimentations locales, comme celle réalisée par le Président de Saône et Loire, qui n’hésite pas couvrir son département de maisons médicales pluridisciplinaires et à rémunérer - aux tarifs hospitaliers - les médecins qui y pratiquent pour encourager l’installation, aujourd’hui de plus en plus tardive, des jeunes médecins. Plutôt que de faire venir de l’étranger des médecins de plus en plus nombreux, pourquoi ne pas créer un vrai statut d’infirmières praticiennes pour les infirmières libérales, en formation tout au long de la vie, qui leur permettrait de réaliser une série d’actes médicaux ? Nos infirmières sont prêtes. Le sujet est tabou depuis trop longtemps !

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Enfin la solidarité entre les territoires passe par une véritable stratégie d’éradication des quartiers ghettos qui enferment une population déjà fragilisée, et qui la soumettent à la spirale mortifère que l’on connaît : délinquance, communautarisme, radicalisation. On l’a vu encore hier, avec le drame de Trappes !

Pour cela nous prônons l’instauration d’un « plafond anti-ghetto » avec un maximum de 30 % de logements très sociaux par quartier qui s’appliquerait sur tout le territoire. Ce seuil je l’applique déjà en Île de France, en refusant de financer de nouvelles construction de logement sociaux dans des villes qui en ont parfois jusqu’à 70 % !

Les classes moyennes les quittent. Les enseignants les fuient. L’ascenseur social n’y fonctionne plus. La rénovation urbaine, qui a dépensé des milliards d’euros sur les bâtiments, a échoué, partout où elle ne s’est pas accompagnée d’une stratégie de peuplement volontariste. Nous devons détruire progressivement ces quartiers et les reconstruire, avec un maximum de 30 % de logements sociaux, pour en faire de vrais quartiers de mixité sociale.

Le gouvernement Danois vient de prendre à bras le corps ce problème et de lancer un vaste plan de démolition des quartiers en déshérence. Ils vont même plus loin : ils interdisent d’inscrire plus de 30 % d’enfants immigrés de la première génération dans une même école, pour ne pas compromettre leur réussite scolaire et créer des établissements ghettos. Et ils doublent les sanctions pénales pour les délits et les crimes commis dans les territoires les plus criminogènes. L’inverse de ce que nous faisons aujourd’hui ! Ne pourrions-nous pas, sans tabou, expérimenter les solutions audacieuses de la droite danoise ? On va me dire : c’est inconstitutionnel. On va me dire : « en France ça ne passera jamais ». C’est toujours ce qu’on dit pour s’excuser de ne rien faire. Mais l’abandon par Emmanuel Macron d’un vrai « plan banlieue », il faut le savoir, il faut le dire, c’est une bombe à retardement.

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Si nous sommes ici à Brive, c’est que nous croyons que la droite a un message social à adresser aux Français. Un message qui ne se résume pas à de la charité ou de l’assistanat.

Nous voulons incarner la deuxième chance pour tous les Français dans l’adversité. Les aider à se relever, à retrouver le chemin de la réussite et de l’emploi. Comme nous l’avons fait en Ile-de-France.

La deuxième chance, ca commence avec les décrocheurs scolaires que nous contactons désormais un par un pour les aider à raccrocher. Au lieu de financer, comme par le passé, des structures sans se soucier qu’elles soient remplies ou non.

La deuxième chance, c’est offrir à des milliers de chômeurs une formation pour trouver un emploi dans des secteurs en pénurie de personnel, comme le numérique.

La deuxième chance, c’est aussi donner une bourse à celles et ceux qui veulent passer le bac et reprendre leurs études tout au long de la vie.

C’est ça le social efficace. La droite sociale.

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Mes chers amis,

Vous l’avez compris j’avance sur deux jambes : l’action au sein de ma région, la réflexion au sein de Libres ! Depuis l’élection d’Emmanuel Macron j’entends dire en permanence « l’opposition n’a pas d’idées », « l’opposition critique mais que propose-t-elle ? »

Eh bien, un an après notre premier rendez-vous d’Argenteuil, vous pouvez le constater, à Libres !, nous élaborons un projet politique pour la France. Une France que nous voulons relever, grâce à un État fort, des réformes audacieuses, la valorisation du travail et l’instauration de solidarités efficaces.

Nous voulons une France forte qui puisse être un exemple pour les autres Nations. Seule une France courageuse, qui aura su retrouver le chemin de la croissance durable et de l’emploi, pourra peser de tout son poids en Europe. Si L’Allemagne a été ces cinq dernières années le seul vrai moteur de l’Europe c’est parce qu’elle a su se moderniser, remettre à plat son modèle social et gagner la bataille de la compétitivité. On me dira : aujourd’hui l’Allemagne s’affaiblit, eh bien raison de plus pour que la France reprenne le leadership européen.

C’est pour cela que, bien loin des tentations eurosceptiques, je ferai tout pour que Les Républicains présentent, aux prochaines élections, un projet et une liste puissamment proeuropéens. Nous devons être vigilants et mobilisés. Impensable de laisser le monopole de l’engagement européen à la République en Marche !

Libres !, vous l’avez compris, n’est pas un parti politique comme les autres, c’est un mouvement d’idées. Nous défendons un projet ferme en matière régalienne, pro-entreprise, mais aussi humaniste et social, porteur d’espoir pour les générations à venir. Le président de la République fait tout pour se retrouver seul face aux extrêmes. Nous avons un devoir : incarner une alternative non populiste, une alternative populaire à Emmanuel Macron.

On le voit, au bout d’un an d’existence, notre démarche est utile et même nécessaire pour rénover le logiciel de pensée de la droite et l’enrichir d’idées neuves. Pour qu’elle s’engage aussi sur l’écologie positive, sur l’égalité et la liberté des femmes, sur le développement de l’Afrique, des sujets cruciaux pour l’avenir et sur lesquels on ne l’a que trop peu entendue.

Chers amis, merci. Merci d’être venus si nombreux ici pour nous soutenir et nous accompagner autour de Mael de Calan, Patrick Stefanini et Florence Portelli. Merci à tous nos référents, et nos groupes de travail, qui font vivre Libres ! sur le terrain.

Le mouvement est lancé. Nous allons continuer. À peser sur le débat politique dans notre pays. À formuler chaque mois des idées neuves. À questionner, aiguillonner, expérimenter des solutions. Nous sommes enthousiastes, nous sommes engagés. Parce que nous avons la passion, la passion de la politique et la passion de la France.

Jacques Chirac nous disait que « l’espérance est un combat qui nécessite du cœur et de l’imagination ».

Je le sais, vous avez du cœur.

Je le sais, vous avez de l’imagination.

Alors je vous invite à faire lever l’espérance !

Pour la République, et pour la France.


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